Journée eBooks Couperin | séance plénière

Les ebooks, en filigrane des pratiques numériques académiques

Chérifa Boukacem étant absente, Annie Hélot rappelle que pour l’avenir l’enjeu majeur est l’utilisabilité, « degré selon lequel un produit peut être utilisé par des utilisateurs identifiés pour atteindre des buts définis avec efficacité, efficience et satisfaction, dans un contexte d’utilisation spécifié » (norme ISO 9241-11)

L’usager, face à une offre documentaire numérique inégalée, devient prescripteur (pour ses pairs, via les réseaux sociaux).
L’évolution récente des outils va dans ce sens : OPAC de nouvelle génération, portails, moteurs de recherche, discovery tool.

Le signalement des ebooks au SCD Paris 3 (Romain Le Nezet)

Contexte technique : Primo en version beta dès septembre 2010, c’est l’interface d’accès unique aux ressources du SCD (moissonne Aleph, Metalib, SFX). Avant Primo, l’accès se faisait sur chacune des interfaces des fournisseurs.

125 000 ebooks sont activés dans SFX et moissonnés par Primo, dont EEBO. Il n’y a pas de signalement spécifique, les facettes permettent de les repérer.

En back office c’est un circuit simple et rapide (activation des ebooks dans SFX), et un moissonnage quotidien dans Primo.
Un bémol, les métadonnées pauvres, l’absence, ou presque, de facettes

En test : l’import local dans SFX (choix d’une cible (target locale, ex Harmathèque), import manuel des données, qui peuvent être enrichies au passage), service ensuite automatisé par ExLibris (avec Dataloader).

Ces ressources nécessitent une véritable politique documentaire, et un suivi de l’usage.
Paris 3 a fait le choix de partir des outils pour ensuite définir la politique documentaire qu’ils permettent.

Summon à Paris Diderot (Christophe Pion)


Un SCD pluridisciplinaire, sur 9 sites, qui dessert 26 000 étudiants, qui a vu ses dépenses documentaires croître de 762% entre 2004 et 2011.

Le passage au numérique est favorisé par l’abandon des abonnements papier gagés
Outils locaux pour gérer la documentation numérique (liste A-Z en php).
Adoption de Summon, un index global, accompagné de toute la suite logicielle de chez Serials Solutions (résolveur, liste alphabétique, ERMS). L’objectif est d’avoir une seule base de connaissance.
Parallèlement, un site Web à l’interface dépouillée est développé sous Drupal 7.

Summon ne distingue pas le « livre » du « livre électronique », dans les résultats, et les facettes ne le permettent pas. Une surcouche VuFind (cf Villanova aux USA) permettrait d’affiner l’affichage des résultats (à l’étude).

Summon est un outil qui modifie la place des outils utilisés auparavant, et qui met en valeur la politique documentaire électronique. Il demande un nouveau regard sur la politique documentaire (notamment l’articulation papier-électronique) et donc sur l’évolution du métier.

Journées eBooks Couperin | Les ateliers

A la demande de la Cellule eBook Couperin, Marlène Delhaye et moi avons pris quelques notes pour rendre compte de ces journées organisées à la BULAC le 6 avril dernier, et consacrées à « l’intégration du livre électronique dans l’écosystème de l’établissement » sur nos blogs respectifs.

Compte-rendu forcément partiel, que j’espère pas trop partial.

Six ateliers étaient proposés au cours de la journée, nous n’avons pu en couvrir que deux chacun.

“Que puis-je mettre sur mes tablettes ?”

Animé par Elise Chappoy et Guillaume Hatt, CeB Couperin
Quelle offre proposer en milieu universitaire (notamment de niveau recherche), en tenant compte des formats et des contraintes techniques ?

Un point sur le marché des tablettes en France :
11,5 millions de smartphones et 1,5 million de tablettes tactiles vendus (entre 70% et 97% d’Apple selon les études), ainsi que près de 100 000 liseuses (étude GFK).
Les prévisions de ventes en France pour 2012 : 3 millions de tablettes. 10% du trafic Web sera opéré depuis une tablette connectée.

Quels usages sont faits de ces tablettes : on note une place relativement anecdotique de la lecture de livres sur tablettes (à mettre en rapport avec l’offre de ebooks disponible sur le marché), mais on assiste à la pénétration de la lecture de journaux.

Après un rappel sur les différences techniques entre les liseuses (type Kindle) et tablettes (type iPad), on passe en revue les usages en BU sur des tablettes proposées au prêt (peu sont prêtées vides dans les différentes expériences étudiées, la plupart aux USA) :

  • pré-téléchargements de contenus : lecture de cours, préparation de concours, parcours thématiques
  • pré-téléchargements de contenus conçus par la bibliothèque (donc gratuits) : guides d’utilisations, modules recherche documentaires
  • pré-téléchargement des contenus les plus demandés (gratuits/payants)
  • pré-téléchargement de contenus audio (podcasts de cours ; publics empêchés)
  • pré-téléchargement de contenus libres numérisés (collections patrimoniales)
  • abonnement à des contenus “presse” mais pas de modèle d’abonnement pour BU sur ces outils
  • prêt de terminaux à vide (mais s’apparente alors à un test avant achat)

Ensuite, une revue des services possibles en BU (la tablette comme outil du bibliothécaire) :

  • « revolving librarians » (NYPL et NYUL) : conseil en allant au devant des lecteurs (primo-arrivants ; période de saturation de la bibliothèque, diversification des lieux et des pratiques d’accueil)
  • intégration aux dispositifs de formation des publics (trame d’exercice pré-chargée ; pratique documentaire sur la tablette connectée)
  • Accompagnement des visites guidées

L’aspect “ludique” peut jouer dans l’appropriation. La tablette comme appât ?

Les offres pour tablettes, diffusion des contenus :

Le streaming : rien à installer (plutôt positif, pour l’usager comme pour le bibliothécaire) mais des problèmes de compatibilité (Flash, problème pour l’iPad, sur CAIRN par ex.), et nécessite une connexion permanente.
Question sur le rôle et la place d’Apple et de son écosystème : la main-mise sur les contenus pédagogiques est-elle à craindre (avec sa tablette, son format iPub) comme sur la musique il y a 10 ans avec iTunes ?

Le téléchargement : il autorise le nomadisme, puisque la consultation n’est pas liée à une connexion Internet (aspect positif), mais si présence de DRM, la gestion peut être lourde pour la bibliothèque, voire un frein à l’usage (aspect négatif)
Un point sur les formats rencontrés :
Le PDF domine (majoritaire dans l’offre de niveau recherche), on assiste à une croissance de l’ePub, et au développement d’applications dédiées à un type de terminal (Numilog, Elsevier, Pearson)

Les applications proposées par les fournisseurs de ressources numériques, l’exemple de l’application ScienceDirect. :
Elle ne peut fonctionner de façon pertinente (c’est à dire d’avoir accès au texte intégral), puisqu’elle nécessite d’être sur campus. Or l’usage sur ces terminaux est un usage mobile…
Le modèle a été pensé pour un usage grand public pas pour un usage “BU”.

Questions : est-il utile de proposer une offre de ebooks alors que tout est disponible en piratage ? Quelle place aura le format ibooks d’Apple ?

Les contraintes techniques, qui « empêchent » les usages, peuvent être dépassées. Par exemple, Bluefire Reader est une application gratuite qui permet la lecture avec Adobe Digital Edition sur iPad. Mais s’apparentera à une vraie contrainte dans le cas de la gestion d’un parc de tablettes à la BU, ou pour promouvoir ces modalités d’accès (installation de l’application, suivi des mises à jour).
Apple et son iPad ne sont pas les seuls à “empêcher” la lecture, les problèmes existent quels que soient les systèmes

Enfin, plus qu’une conclusion, ce sont des questions qui viennent, puisque ces usages débutent :
– Les offres des fournisseurs sont vécues comme un frein à l’expérience
– Les choix techniques priment-ils sur la sélection et la scénarisation de contenus? (oui)
– La maintenance du parc de tablettes : une activité sous-évaluée dans nos BU? (conception et mise à jour du « master », gestion des authentifications, réinitialisation des tablettes, batteries, etc…)

« Les DRM (Digital Rights Management) »

atelier animé par le MOTIF


Les dispositifs anti-copie apparaissent au début des années 1980 (chez Disney, Warner Bros)
L’arrivée d’Internet, à la fin des années 1990 a permis l’échange de fichiers (notamment mp3)

Les DRM ont été mis en place pour limiter la copie et l’échange
Mais les DRM sont facilement crackables => le dispositif est un échec
Les DRM n’ont pas réglé les problèmes de la crise de l’industrie (musicale, cinématographique)

Des alternatives ?
streaming comme alternative au téléchargement
FairUse : contrôle a posteriori

Problèmes de la communication, de la conservation pérenne des documents numériques. Compatibilité des formats, compatibilité et pérennité des matériels pour lire.
Les copies pirates sont disséminées sur Internet, sont très facilement accessibles, et elles sont proposées dans des formats ouverts et pérennes.

Le MOTIF
Observatoire créé par la région Île de France (2008), a notamment réalisé et publié plusieurs études sur les « ebookz », le piratage de livres sur Internet.

Le DRM est-il un frein aux usages ? Incite-t-il au piratage ?
La facilité de crackage n’implique pas forcément une incitation au piratage.

Le prix élevé inciterait aussi au piratage, comme les difficultés liées au DRM.
Les DRM Adobe très contraignants (nécessité d’enregistrement d’un compte, configuration)
Le piratage comme absence de contrainte.

Variantes de DRM : Amazon et son système de prêt : Un livre/mois pour une durée d’un mois (chrono-dégradable et lisible sur Kindle)
Le « Watermarking » (tatouage numérique) permet d’identifier acheteur, qui n’est pas forcément celui qui a mis en ligne le fichier “pirate”

Que trouve-t-on en version « pirate » ?
entre 1 et 2% de l’offre légale papier trouvables disponibles sur les réseaux pirates.
On y trouve des best-sellers, des ouvrages pratiques, scolaires, d’informatique et de cuisine.
La version pirate est souvent un livre scanné (souvent en provenance de BU).

Un portrait du pirate :
Le prix de l’offre numérique légale est jugé trop élevé, il y a une philosophie de la mise à disposition gratuite de contenus.
Les DRM sont une contrainte, volonté de « libérer » le fichier, le rendre accessible à tous facilement. L’absence d’une offre légale intéressante (tarif, catalogue) est à noter.
Il y aurait donc un piratage « par défaut ».

Question sur le p2p. Qu’est-ce ? Qu’y trouve-t-on ?
Ce ne sont pas les réseaux p2p qui sont « pirates », mais certains usages qui en sont faits.

Le streaming serait la solution ? Les offres existent pour de la lecture, mais nécessitent un abonnement (forfait), et une connexion au Web.

La BD
50% de l’offre disponible en librairie est disponible en version pirate pour la BD.
Un travail éditorial est pratiqué par certains pirates (traduction et mise en page de versions françaises, qui sont retirées des réseaux une fois la version « officielle » disponible au téléchargement), notamment sur les mangas.

Question sur l’accessibilité via les outils de la bibliothèque par rapport à l’accès via Google et les réseaux : il est plus facile de trouver un ebook sur le Web que d’y avoir accès via la bibliothèque. Cela doit nous amener à sérieusement repenser nos interfaces de catalogues, nos modes d’authentification, et les modes de recherches dans nos catalogues.

EbookZ : l’offre numérique illégale des livres français sur Internet

Suite du compte-rendu, assuré en binôme avec Nicolas, des Journées Couperin sur le livre électronique, qui se sont déroulées à Lille, les 17 et 18 mai.

Retrouvez la couverture en direct ici, et le support de présentation .

Mathias Daval (Edysseus Consulting) / le MOTif

Présentation des résultats d’une étude, la première réalisée en France sur l’offre illégale de ebooks disponibles sur Internet.

Le piratage numérique est difficile à cerner, beaucoup d’idées préconçues et donc de fantasmes chez les acteurs du livre sur ce phénomène. Le piratage de livre est-il un enjeu réel pour les acteurs du livre? Il reste encore marginal par rapport aux industries musicales et cinématographiques, et il en est peu fait mention dans les rapports Pattino (au sujet des DRM) et Gaymard (qui évoque le problème).
Le terme « ebookZ » désigne les ebooks piratés et disponibles sur le Web, qu’il s’agisse de livres, ou de la presse (qui représente 3/4 des fichiers échangés).

  • Qui sont les pirates?

Il n’y pas de profil type, ça va de l’internaute lambda qui met à disposition quelques fichiers (pour le téléchargement sur une plate-forme, ou par courriel), aux équipes mieux organisées (y compris au sein des milieux universitaires et bibliothécaires), qui proposent des « how to » en ligne, sur la façon de bien scanner un livre pour le mettre à disposition en téléchargement [« Libérez vos livres, le guide pour scanner des livres et des magazines »]. Scannés manuellement (de 6h à 10h pour scanner un livre), la plupart des fichiers sont de bonne qualité -29.7Mo en moyenne-, à l’instar de ce qui se pratique dans le domaine du « scantrad », qui diffuse des mangas en ligne, avec un travail soigné.

  • Méthodologie

L’étude porte sur l’ensemble des textes piratés (sauf la presse), elle concerne les contenus payants et sous droits, sans tenir compte des traductions.
Les fichiers étudiés ont été repérés sur les réseaux de P2P, ( eDonkey et bittorrent), mais également sur l’IRC et UseNet. Les téléchargements directs et les visionnements sur le Web ont également été pris en compte. Les auteurs de l’étude on noté une forte utilisation du réseau eDonkey, mais en baisse au profit du téléchargement direct (une conséquence d’Hadopi? L’étude a été réalisée sur un échantillon de 900 fichiers (livres, BD et livres audio).

  • Résultats

Moins de 1% des livres sont piratés,  soit de 4 000 à 6 000 titres, dont 3 000 à 4 500 bandes dessinées. La plupart des fichiers sont peu accessibles (0 à 1 source partageant le fichier), c’est une forme de piratage encore résiduelle, qui progressera en lien avec celle des livrels et de la mise à disposition de catalogues légaux.
Le format le plus fréquent est le PDF (80% des livres, 40% des BD), quelques Word. Les livres audio sont à 95% en MP3. 77% des ouvrages sont de bonne qualité : mise en page restituée, pagination respectée, réalisés par des équipes organisées (deux équipes majeures à l’œuvre).

  • Quels types de livres?

Les 4 éditeurs les plus piratés sont Gallimard, Eyrolles, Dunod et Hachette.
Les thématiques : romans, essais et livres pratiques représentent plus de 1/4 des livres piratés. Ils sont facilement consultables en fichier (mise en page) et répondent à un besoin immédiat.

STM, philosophie, cuisine, Science-Fiction et informatique sont les thématiques les plus représentées. Les auteurs les plus piratés sont (en nombre de titres piratés disponibles), Gilles Deleuze, Bernard Werber, Amélie Nothomb, Frédéric Beigbeder et J.K. Rowling, et les titres les plus partagés « Le Sexe pour les nuls », « Harry Potter », « Le grand livre de cuisine », « Twilight », « Les fourmis », « Le petit prince » et « L’alchimiste ». Cela traduit un besoin de titres non disponibles au format numérique (95% des livres piratés ne disposent pas d’une offre numérique légale), et change le portrait type du pirate. Enfin, seuls 8% des titres figurant dans le top 50 des ventes papier (classement Livres Hebdo) sont disponibles en version pirate.

  • Les préconisations du MOTIF

Développer une offre numérique légale de qualité et conséquente, développer des stratégies de référencement pour faire apparaitre l’offre légale en bonne place dans les moteurs de recherche, développer les alertes et la surveillance autour des titres, mettre en œuvre des formations pour éviter la fracture numérique entre gros et petits éditeurs. Enfin, ne pas mener une guerre contre les lecteurs.

  • Réflexions

Un téléchargement illégal signifie-t-il une vente en moins? Quelques éditeurs ont tenté l’expérience de l’édition libre (l’Éclat).
Le MOTIF a créé un observatoire du livre numérique, et mettra à jour les chiffres de cette étude, réalisera un portrait des pirates, une étude comparative des plates formes légales et illégales de mise à disposition des fichiers.

  • Questions du public

Comment repérer l’offre illégale : faire une typologie des réseaux de diffusion, puis sur ces réseaux, identifier les titres de fichiers qui comportent des mots clés caractéristiques (ebook(s), livre(s), ou titres, ou noms d’éditeurs).

Concernant la disponibilité de ebooks au format epub sur ces plates formes : très peu, l’offre légale au format epub étant proche de 0 au moment de l’étude.

Question concernant la reprise des fichiers piratés comme pour le jeu vidéo? le milieu de l’édition est très différent. D’ailleurs le piratage ne fait pas « peur » aux petits éditeurs qui voient là un moyen de diffusion. Concernant la reprise de fichiers pirates, elle nécessiterait trop de travail en amont pour en vérifier la qualité, donc des coûts trop importants.

Question sur les initiative du type Studentbay dans le milieu universitaire : l’offre illégale a été retirée du site, il n’y a pas équivalent en France. Les ouvrages les plus diffusés sont les livres de médecine. Les éditeurs restent vigilants à cette diffusion.

Quid de la présence de fichier pirates sur les liseuses prêtées par les BU : expérience encore trop récente à Toulon pour tirer des conclusions. Pas d’étude spécifique à Angers sur ce type d’usage. Les usagers se contenteraient a priori de l’offre préchargée, ou de l’offre indiquée.

photo : T' Jolly Roger, aye. | par Nick  Humphries

Cartable électronique et enseignement

Suite du compte-rendu, assuré en binôme avec Nicolas, des Journées Couperin sur le livre électronique, qui se sont déroulées à Lille, les 17 et 18 mai.

Retrouvez la couverture en direct ici, et le support de présentation .

Gilles Braun, Ministère de l’Éducation Nationale

Retours sur une expérimentation en cours (2009-2014), portant sur la fourniture de manuels scolaires sous forme numérique à des classes de 6ème et de 5ème, qui concerne 65 collèges en France (15000 élèves, 700 enseignants).

  • Quels constats faire un an après?

Ce qui se passe chez les éditeurs scolaires aura une incidence sur l’édition numérique (qui représente un marché de 230 millions d’€/an en France).

Le manuel sous forme numérique remet en question la durée de vie « traditionnelle » d’un manuel => le livre peut être gardé, il sera augmenté et enrichi avec les mises à jour.

Quelle place pour les libraires, dont le chiffre d’affaires (au moins en partie) est assuré par ces commandes scolaires?

L’accès aux ressources se fait via un ENT, ce qui implique une nouvelle forme de travail, et des nouveaux moyens de travail (équipements informatiques, connexions).

Gilles Braun aborde aussi la question de la concurrence entre les éditeurs, au moment de définir les fonctionnalités de lecture inhérentes au manuel. Trois éditeurs développent ces manuels, il y a trois modes de lectures, avec chacun leurs fonctionnalités annexes et propres.

Parmi les avantages de ce manuel numérique, l’accès à l’image et au son pour enrichir les contenus, et une plus grande accessibilité pour les publics en situation de handicap (visuel, malentendant). En revanche, le fait de ne pas pouvoir situer sa progression, comme on le ferait avec un manuel « papier » en regardant les pages qu’il reste à lire semble être un inconvénient.

Se pose enfin la question de ce corpus, qui n’est plus limité : quand est-on dans l’ouvrage? quand en sort-on? On passe d’une offre de contenus, à une offre de services.

Bilan des enquêtes sur le livre électronique | Ministère de la Culture

A la demande de Couperin, et en binôme avec Nicolas, j’assure un compte-rendu en léger différé des Journées Couperin sur le livre électronique, qui se tiennent aujourd’hui et demain à Lille.

Une couverture en direct est disponible ici, le support de la présentation .

Anne-Sophie Metais, Rémi Gimazane – Ministère de la Culture

Présentation des résultats concernant les « publics étudiants », d’une étude  menée sur 6 mois, lancée en sept. 2009

Objectifs de l’étude (différents modes de passation) : évaluer (la notoriété et la pénétration, l’attrait) ; segmenter et décrire (les utilisateurs actuels, les publics potentiels) ; comprendre (les opinions et les attentes, les motivations et les freins).

49% des étudiants ont « déjà entendu parler du livre numérique » (47% pop. française 15 ans et +)

Pour les étudiants le livre électronique c’est 1) un fichier numérique 2) une tablette électronique dédiée à la lecture.

12% étudiants lisent des livres numériques (1% beaucoup, 6% quelques uns, 5% seulement un) => gros lecteurs sont très restreints. La lecture se fait majoritairement sur ordinateur (portable), sur smartphone (12,1%), les liseuses ne sont pas encore généralisées.

Publics actuels : hommes jeunes, très technophiles et grands lecteurs

Publics potentiels : femmes, peu technophiles, grandes lectrices

Les freins au dvpt du ebook: lecture à l’écran, absence de contact avec le livre (attachement au support)

Motivation pour le livre électronique : livres moins chers qu’au format papier ; accès aux titres épuisés sous forme papier ; accès facile et instantané ; transport et stockage plus aisés. Les réponses traduisent un attachement au papier.

Sujets lus : livres scientifiques et pratiques (la lecture se fait pour des raisons professionnelles chez les étudiants, pour des raisons pratiques dans le reste de la population)

Contenus majoritairement pris gratuitement en ligne (Gallica, réseaux de partage)

La lecture apparait moins confortable que sur papier.

Confort de lecture, prix, temps de chargement des pages sont les 3 critères les plus importants.

Ordinateurs portables et liseuses apparaissent comme les supports les plus évidents pour lire un ebook.

Facteurs de succès : le prix, les possibilités offertes par le numérique (contenus enrichis), possibilité de copie et de transfert

Les bibliothécaires italiens face aux livres électroniques

A la demande de Couperin, et en binôme avec Nicolas, j’assure un compte-rendu en léger différé des Journées Couperin sur le livre électronique, qui se tiennent aujourd’hui et demain à Lille.

Une couverture en direct est disponible ici, le support de la présentation .

Agnese Perone, CILEA Consortium

Enquête sur la diffusion des ebooks en Italie dans les bibliothèques académiques.

37% des bibs académiques en proposent.
Prédominance des STM, puis des SHS, et enfin de l’Eco dans l’offre en ebook proposée dans les bibliothèques académiques italiennes. Prédominance de l’anglais comme langue de publication (=> une limite à l’usage?)

Achat au titre à titre majoritaire (37%), puis par package auprès des éditeurs (31%)

Les limites : DRM, manque d’intérêt de la part des usagers potentiels, un « business-model » flou, peu de contenu en italien.

Beaucoup d’attente de la part des bibliothécaires italiens sur un business model compréhensible, sur une offre à mise à jour régulière, sur des indicateurs d’usage.

Les livres électroniques dans les portails du CNRS

A la demande de Couperin, et en binôme avec Nicolas, j’assure un compte-rendu en léger différé des Journées Couperin sur le livre électronique, qui se tiennent aujourd’hui et demain à Lille.

Une couverture en direct est disponible ici, le support de la présentation .

Premiers retours d’usage, Christine Weil-Miko et Christiane Stock, CNRS.

-Les ebooks sont proposés au CNRS depuis 2006 (une encyclopédie) ; proposés sur les différents portails thématiques (BiblioVie, BiblioSciences, TitaneSciences…) Aujourd’hui l’offre couvre des ebooks, des book series, des encyclopédies et des dictionnaires. Peu de protocoles, bien que demandés par les chercheurs.

-interprétation des usages:
enquête qualitative suite aux tests (contradiction avec les consultations réelles)
importance de la langue => offre ebooks est anglophone (limite à l’usage?)
interprétation délicate des chiffres=>un livre s’utilise-t-il comme une revue? (moins d’1’/page)
adaptation aux nouvelles plateformes (offre de ebooks au CNRS => 3 nouvelles plateformes de consultation) , comportement de l’utilisateur à interpréter, difficulté=>visibilité de ces ressources dans les catalogues (importance des métadonnées)

Concernant les usages, la règle du 80/20 ne semble pas valable pour les ebooks.

Les dictionnaires électroniques Garnier, achetés récemment, enregistrent plus de consultations que les encyclopédies en sciences de la vie (acquisition plus ancienne) : est-ce dû à leur « nouveauté »? au fait qu’ils soient proposés en français?

Une part non négligeable des titres composant les bouquets de ebooks ne sont pas consultés : 56% dans le bouquet « Chemistry » d’Elsevier, 61% dans la collection « Chemistry and Material Science » de Springer => une des limites de l’achat par bouquet?

On ne peut pas comparer l’usage des ebooks à celui des revues électroniques, ni en terme de fréquence de consultation ni en terme de régularité (consultation en « dents de scie »), transversalité de la consultation à travers les différents portails thématiques.
Le besoin de statistiques fiables et détaillée se fait également sentir.

la sélection : recueil des besoins, et analayse de l’offre des éditeurs, puis phases de test (2 mois), études des usages (stats des éditeurs)

collections achetées depuis 2006
achat d’archives et de mises à jour,
achat pérenne,
achat de titres individuels (dicos, encyclos, methods in enzymoloy) ou par bouquets
seulement 3 nouvelles plateformes pour les utilisateurs, par rapport aux accès revues:

interprétation des usages:
enquête qualitative suite aux tests (contradiction avec les consultations réelles)
importance de la langue => offre ebooks est anglophone
interprétation délicate des chiffres=>un livre s’utilise-t-il comme une revue? (moins d’1’/page)
adaptation aux nouvelles plateformes, comportement de l’utilisateur à interpréter, difficulté=>visibilité de ces ressources dans les catalogues (importance des métadonnées)

critères de choix : même l’usage

comparaison usage ebooks/revues électro : rien de comparable
règle du 80/20 valabke pour les ebooks? a priori non
chiffres pas conformes à norme COUNTER : manque de détail (année, titre, chapitre)
modèles éconpmiques : calcul /FTE globales CNRS alors que collections thématiques, mais usage plus large que disciplines visées

données chiffrées

statistiques éditeurs
encyclo SdV vs Dicos SHS (GArnier électro)
plus de consultations chez dico SHS alors que ressource + récente : grace à quoi? nouveauté? langue française?

bouquet Chelistry /Elsevier : 56% pas consultés
chez Springer, 61% pas consultés (chemistry and material science)
les 20 plus consultés représentent 30% (de quoi?)

book series LNCS
73% sont consultés dont 20% régulièremetn, 27% ne sont aps consultés, 90% sont consultés de 1à 10 fois / an
tendance croissante

comparaison revues et ebooks
top 20
revues
tetrahedron letters : +26400 consultations
ebook
advances in… moins de 500/an

usage transversal lié au caractère multidisciplinaire des collections? pas de réponse pour le moment

variations mensuelles « en dents de scie », pas d’usage régulier, même le titre le plus consulté a des stats nulles pour certains mois

on ne peut pas comparer usage des ebooks à celui des revues électro, ni en terme de fréquence de consultation ni en terme de régularité, surprise de la transversalité de la consultation à travers les différents portails thématiques.
besoin de stats fiables, détaillées, par mois, par groupe d’utilisateur.

Dans la série « J’ai testé pour vous » : Cover It Live

Suite à un échange de tweets avec Marlène et à l’occasion du Colloque international « ressources électroniques : mesures et usages » organisé à Lille les 26 et 27 novembre, j’ai testé « Cover it Live », un outil qui permet le « live-blogging ».

« Cover it Live » ne nécessite pas d’installation en « dur », une inscription (facile et gratuite)  suffit pour y avoir accès.
Prise en main aisée, intuitive, même si une utilisation poussée demande sans doute un petit temps d’adaptation que je n’ai pas eu.
Ce colloque étant aussi l’occasion de retrouver IRL quelques collègues, j’ai partagé le clavier avec @marlened et @nico_AsLi. Ou, devrais-je dire, nous avons « live-bloggué » à 6 mains, possibilité étant offerte d’ inviter des contributeurs sur « Cover it Live » (invitation par mail et zou c’est parti).

Autre intérêt, l’intégration au « live report » des tweets couvrant le colloque, par la simple déclaration du hashtag idoine (#epef09). Seuls les tweets (et re-tweets) provenant de comptes « ouverts » sont intégrés au fil de la discussion. Ainsi d’autres contributeurs nous ont rejoints sur ce « live-report » : @jsicot, @bbober, @piottr70, @gallezot, @yanngriset, et quelques autres. On intègre donc pendant le compte-rendu les échanges sur Twitter à propos de la présentation : voir dans les comptes-rendus les rebonds entre @piotrr70 et @jsicot au sujet de Revues.org par exemple.
Les photos postées sur Twitpic et marquées du hashtag #epef09 sont elles aussi intégrées au fil de la conversation (je vous renvoie aux photos prises par @nico_AsLi qui illustrent les compte-rendus des deux journées).

« Cover it Live » s’avère donc assez complet : on peut intégrer au texte, photos, vidéos, sons, liens vers sites Web (une présentation déposée sur Slideshare par exemple) ou renvoyer les « lecteurs » sur le site dont parle l’intervenant, et ces derniers peuvent commenter la retransmission.
Autrement dit, le « live-blogging » d’un colloque pour lequel les supports de présentation auraient été mis à la disposition des participants à l’avance serait encore plus intéressant, je n’ai pu intégrer à mon « live-report » que quelques « slides » récupérées tant bien que mal.

On dispose également de statistiques (vous avez été respectivement 132 et 100 à vous connecter jeudi et vendredi, merci) et nous n’avons pas pensé à proposer des sondages en temps réel (pour ou contre les PPT surchargés?), mais c’est également possible. On peut également revenir sur son texte pour le corriger, l’enrichir.Et il y a même une position « veille » pour les pauses-café…
Une fois l’ « event » fini, le compte-rendu est immédiatement accessible.

Les possibilités offertes par «Cover it Live» sont assez étendues pour que ce mode de retransmission se généralise  et fasse partie intégrante de chaque manifestation : Campagne d’information en amont de l’évènement (rappels par mails), affichage de la fenêtre de lecture sur le site Web de l’évènement, «branding»aux couleurs de l’évènement (avec un peu d’anticipation on évite de mettre une photo de la Chartreuse pour illustrer un colloque lillois…).

Au final ça donne un compte-rendu certes partiel (partial même parfois), mais qui reflète assez bien je crois la teneur des communications qui nous ont été faites (et l’ambiance qui régnait au colloque…).

Y’a plus qu’à donc.

Cela étant dit, le compte-rendu de la journée du 26 est disponible ici, celui de la journée du 27 .
Et vous, vous en avez pensé quoi?